Forum de la rencontre candauliste

En sortant du bar, l'air frais de la nuit contraste avec la chaleur qui s'était installée entre nous. Mathilde s'emmitoufle dans son manteau, souriante… Ce sourire-là… je le sens encore sur ma peau.

Le trottoir est calme, la ville semble ralentie, comme si elle nous laissait ce moment rien qu'à nous. Nous marchons côte à côte.

Parfois, nos regards se croisent sans un mot. On ne cherche plus à meubler la conversation, on la laisse respirer, s'alourdir de cette tension délicieuse qui monte doucement.

L'immeuble est là, un peu en retrait, presque discret. À son image. Elle ouvre la porte, on monte l'escalier, chaque pas résonne doucement, comme un battement. Le coeur s'emballe, mais on garde le rythme.

L'entrée à peine franchie, je découvre un appartement à l'image de Mathilde : raffiné, harmonieux, sans trop en faire. Le genre d'intérieur où chaque objet semble avoir été choisi avec soin. L'éclairage est tamisé, une légère odeur boisée flotte dans l'air. C'est cosy, intimiste. J'y suis à peine que je sens déjà le désir monter d'un cran.

Elle m'invite à m'asseoir sur le canapé et file dans la cuisine ouverte pour nous servir un verre d'eau. Son dos, sa nuque, sa gestuelle… tout est fait pour séduire. Je la regarde évoluer dans son propre univers, à l'aise et pourtant un peu fébrile. Peut-être sent-elle elle aussi que ce soir, quelque chose va basculer. Elle ouvre ensuite le frigo, en sort une boîte de pizza avec un air joueur :

⁃ J'me disais qu'on aurait peut-être faim…

Mais le ton de sa voix, son regard, la manière dont elle referme la porte sans insister, me font comprendre que cette pizza ne verra jamais le four.

Lorsqu'elle revient, nos verres en main, elle s'installe à côté de moi. Pas trop près, pas trop loin non plus. Ses jambes se croisent, dévoilant subtilement ses cuisses sous sa robe noire. Ses yeux verts, toujours aussi envoûtants, me fixent avec une intensité troublante.

On parle encore un peu, mais cette fois-ci, les silences en disent bien plus que les mots. Le désir est devenu un langage à part entière. Il n'a plus besoin d'explication.

Je pose mon verre, et sans même réfléchir, je glisse ma main sur sa joue. Elle ne recule pas. Au contraire. Son regard se baisse une fraction de seconde sur mes lèvres, avant de revenir accrocher les siennes aux miennes. Je m'approche. Lentement. Puis nos bouches se rencontrent enfin.

Le baiser est d'abord tendre, exploratoire… mais très vite, il se charge d'une envie plus brute. Mes mains passent sur sur son cou, puis ses hanches, la ramenant un peu plus contre moi. Elle se laisse faire, puis prend l'initiative. Sa langue cherche la mienne, ses doigts se glissent dans ma nuque. Tout en elle se fait plus féline.

Je sens son souffle s'accélérer. La chaleur de son corps commence à s'imprimer contre le mien. Je la fais basculer doucement sur le dos, m'installant au-dessus d'elle. Ma main explore sa jambe, remontant lentement sous le tissu de sa robe. Elle frissonne sous mes caresses.

Quand je m'arrête à mi-cuisses, elle attrape ma main et la guide un peu plus haut, comme pour m'encourager à continuer. Je découvre une peau satinée, douce, et une lingerie fine qui trahit déjà son excitation. Nos respirations sont plus saccadées, le rythme de nos mouvements s'accélère.

Mais soudain, elle m'arrête, se redresse, ses lèvres à quelques millimètres des miennes.

⁃ Suis moi.

Simple. Direct. Sans détour.

Elle se lève et me tend la main. Je la suis sans dire un mot, comme aimanté. Direction sa chambre.