Mes premiers soupçons d’adultère sont apparus au retour d’un de mes nombreux déplacements professionnels. D’habitude, quand je reviens, l’appartement est certes bien rangé mais pas nettoyé de fond en comble. Cette fois-là, les meubles étaient époussetés, le carrelage de la cuisine récuré, brillant à en aveugler un aveugle. La chambre à coucher sentait encore le propre. Inaccoutumé et donc suspect. Ma femme aussi était suspecte. A mon arrivée le dîner trônait déjà sur la table. Elle avait dû passer des heures à cuisiner. Cela ne lui ressemble pas. Elle n’est pas le genre de femme à s’occuper si soigneusement du foyer et de son mari. Sa voix mielleuse, ses mots doux et attentionnés auxquels j’ai eu le droit à mon retour ne sont pas non plus des choses auxquelles je suis habitué. Ma femme est d’ordinaire plutôt austère. Sur le coup, je n’ai rien dit de mon étonnement. J’ai profité, dégusté le lapin aux échalotes qu’elle avait concocté, sans rien dire. Pourtant je me bouillonnais à l’intérieur, je me disais qu’elle mijotait quelque chose. Voulait-elle me faire une annonce ? Aucune n’annonce n’accompagna le repas. Nous sommes allés au lit après avoir mangé. J’étais épuisé. J’ai allumé la lumière de ma table de nuit et je me suis mis à lire.
Tout à coup je sens sa main se poser sur mon sexe au repos. Ma femme n’est pas du soir. Normalement, quand on couche ensemble, c’est le matin. Je ne dis rien, je laisse faire. Puis ma femme prend mon sexe en bouche. Encore une chose qu’elle ne fait pas tout le temps. Presque jamais. L’appartement récuré, le repas cuisiné, maintenant la fellation : décidément, elle a quelque chose à se reprocher ou à se faire pardonner. A-t-elle revu ce collègue un peu trop collant avec qui elle avait été boire un verre l’année dernière ? Cet épisode m’avait rendu terriblement jaloux et je l’avais prié de ne plus le voir. Elle m’avait promis qu’il ne s’était rien passé. Avec un peu de mal et de bonne volonté je l’avais cru. Je m’étais convaincu de la croire. Elle continuait de me gâter et, sans que je ne puisse les diriger, mes pensées allaient à son collègue qui était ostensiblement attiré par ma femme et pour qui ma femme ne semblait pas être indifférente. +
Aussi étrange que cela puisse paraître, des images de ma femme en train de coucher avec son collègue ont envahi mon esprit à ce moment-là. J’étais pris dans un mélange de rancœur et d’excitation. Ma femme avec un autre : cette image pouvait-elle être excitante ? Ma femme m’a fait jouir et j’ai dû me lever à nouveau pour nettoyer le sperme qui avait fini sa course sur mon ventre. Ma femme a attendu que je revienne de la salle de bain pour aller se laver les dents. Bien que je fusse épuisé, je n’ai pas réussi à trouver le sommeil. Ma femme, quant à elle, s’est endormie très rapidement. Certains criminologues affirment que les suspects qui s’endorment vite et dorment lourdement lors de leur première nuit de garde à vue voient les soupçons de leur culpabilité grimper en flèche. Avait-elle été voir ailleurs en mon absence ? Il me fallait en avoir le cœur net.
Ma femme avait le sommeil lourd cette nuit-là. J’ai attendu un peu et j’ai pris son téléphone pour lire ses messages. Sauf que le mot de passe qu’elle utilise depuis toujours et qu’elle m’avait confié n’était plus le bon. Je n’ai presque pas dormi cette nuit-là. Heureusement, le lendemain était un jour de repos.
La conduite de ma femme demeurait étrange le lendemain. Quand j’ai ouvert les yeux, elle tenait une tablette. Le petit-déjeuner m’était servi au lit. Comment ne pas dire merci malgré l’étrangeté de ce comportement ? J’ai dit merci mais je n’en pensais pas moins. Elle était allée voir ailleurs. En déjeunant, j’ai joué au mari attentionné. J’ai commencé l’interrogatoire aussi subtilement et banalement que possible. J’ai interrogé sa semaine. Les réponses sont sorties toutes seules, comme si elles avaient été répétées à maintes reprises jusqu’à qu’elles deviennent machinales. Je donnais l’impression de me laisser bercer par son flot de réponses toutes faites mais mes soupçons grandissaient comme une vague avant un orage. Je n’ai pas insisté. Je ne voulais pas avoir l’air suspect. Elle finirait bien par se trahir. Toute la journée durant, elle était aux petits soins avec moi. Cela en devenait presque irritant. Le soir nous sommes sortis au restaurant, ce qui ne nous était pas arrivé depuis des mois. C’était son idée.
Pendant le repas, elle semblait être ailleurs, ce qui tranchait avec son attitude des dernières vingt-quatre heures. En plein milieu du repas, son téléphone a sonné. Elle avait reçu un message. De qui ? Sûrement une copine, a-t-elle répondu.
« Pourquoi ne lis-tu pas le message ? » ai-je demandé. « On est tous les deux, c’est notre moment à nous ». Elle a remis son portable dans son sac et s’est excusée. Elle devait aller aux toilettes. Au moment où elle a quitté la salle, j’ai saisi tremblant d’énervement son portable. Il n’était pas encore en veille. Le destinataire du message n’était pas enregistré dans le portable et le message pas signé. Mais il y avait plus inquiétant : le contenu du message. « Tu me manques… quand est-ce qu’on se revoit ? »
J’ai remis le téléphone à sa place. Mes soupçons étaient confirmés, ils avaient eu une raison d’exister. Ma femme est revenue comme si de rien n’étais. Je n’avais plus faim. Je n’attendais qu’une seule chose : de partir et de lui dire ce que j’avais sur le cœur. Nous sommes rentrés à la maison sans parler. Elle sentait que j’étais énervé mais pourtant elle n’a toujours pas avoué.
Je me demande alors comment faire pour la faire avouer. Dois-je la saisir sur le fait ? Dois-je lui dire que j’ai lu son message ? Comment gérer un adultère ? Je vous envoie ce témoignage en espérant que certains habitués de l’adultère puissent me conseiller. Merci à vous…
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