Capucine glousse dans les bras de Julien qui la porte avant de la déposer sur le lit. Je m’installe sur la chaise qui trône au milieu de la pièce. La luminosité est basse, légèrement orangée. Un jeu d’ombres commence dans cette nuit qui ne fait que commencer. Les deux se comportent comme s’ils étaient seuls au monde. C’était convenu. L’action doit se dérouler comme si j’étais absent, comme lors d’une rencontre entre deux amants qui se désirent depuis longtemps mais dont l’interdit de l’adultère les tenait éloignés l’un de l’autre. L’interdit exacerbe les sens et le désir. Il n’y a plus rien qui ne puisse les arrêter de commettre l’acte du fantasme. Je me sens comme extérieur à la scène, comme si je m’observais en train de les regarder. La sensation est étrange, nouvelle, perturbante mais sur le moment je ne l’échangerais contre rien au monde.
La robe de Capucine gît sur le sol au côté de la chemise de Julien dont les abdominaux m’impressionnent autant que Capucine semble envoûtée par ce corps musclé qui lui appartient le temps d’une soirée sans lendemain, d’une soirée plus que jamais ancrée dans le présent. Ils s’embrassent avec passion. Leurs corps s’entremêlent. Julien est allongé sur le dos. J’ai une vue plongeante sur le flanc gauche de Capucine qui passe sa jambe entre celles de Julien, et sa main sur ses pectoraux. Les bruits de leurs bouches qui se mêlent résonnent encore dans ma tête. Leur souffle aussi. J’ai comme l’impression de perdre pied, de ne plus savoir où je suis au moment où Capucine glisse du lit, embrasse le pubis puis prend le sexe de Julien en bouche. Mon estomac se noue, ma poitrine se serre, comme mes dents qui grincent. Jamais je n’ai vécu de telles sensations aussi puissantes auparavant. Je les ai souhaitées, imaginées, rêvées mais jamais je ne les avais crues aussi troublantes. L’excitation est trop forte, je la ressens dans mes testicules, dans mon sexe, dans tout mon corps, dans toute mon âme.
Capucine le suce dans un rythme lent qui accroit la sensualité du moment. Elle se passe la main entre les jambes, se touche, bouge les hanches. Ses fesses sont face à moi. Je ne fais qu’entrevoir le sexe de Julien dans la bouche pleine de Capucine dont les soupirs sont semblables à des chuchotements. Julien reprend la main. Je n’avais jamais vu cela de mes yeux. Il se lève, saisit Capucine, la porte et la retourne de telle façon qu’il puisse la lécher pendant qu’elle le suce la tête à l’envers. Il faut une force herculéenne pour tenir ce genre de position. Les cheveux de Capucine pendent dans l’air moite de la chambre. Sa tête bouge de plus en plus vite dans l’élan de l’excitation qui doit être en train de l’habiter. Je suis en train de prendre conscience que je vis un moment unique, aux premières loges d’un spectacle qui n’aura qu’une seule et unique représentation ; du reste de cette intensité.
Il me faut reprendre mon souffle. Mon cœur bat la chamade. Une sensation de peur m’envahit. Et si Capucine ne voulait plus de moi ? Que faire si je n’étais plus en mesure de répondre à ses besoins primaires, à ses besoins tout court ? Un tourbillon de pensées perturbantes m’asphyxie. Je crois que j’ai un orgasme, sans doute possible le plus intense de ma vie, et pourtant je suis encore propre. Cet orgasme est resté en moi et je ne saurais le faire jaillir par l’écrit.
Capucine est maintenant sur Julien. La sueur qui perle sur son dos chatoie dans la lumière orange de la chambre. Elle le monte telle une amazone sûre de son désir, une amazone sûre de sa force. En somme comme une femme sûre de soi. C’est ma Capucine. Je ne veux pas la perdre mais la reconquérir à cet instant m’est impossible. Elle chevauche son sigisbée et semble pouvoir continuer jusqu’au petit matin. C’est alors que sa monture se rebelle, se lève d’une seule traite et la soulève comme si elle avait le poids d’une fleur. Il fait derechef montre de toute sa puissance. L’étalon a pris les rênes. Capucine est désormais à sa merci. Il la dépose sur le lit, la voilà maintenant à quatre pattes. C’est à lui de la monter, de lui montrer qui domine. Capucine n’est plus à l’origine du désir, elle le subit et cela me revigore. Sûrement parce que j’ai l’impression de ne plus perdre le contrôle de la femme que j’aime. Le rythme de la baise est soutenu. Capucine ne retient plus aucun cri. Elle jouit. C’est á ce moment que Julien sort d’elle et lui dépose un jet onctueux sur le fessier. Capucine s’écroule en avant, le souffle rapide, les yeux clos, la peau étincelante. L’âme apaisée.
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