Laura et Gabrielle, souriantes comme deux copines ayant tout
juste partagé une confidence, reprirent place à la table. Malgré tout ce qui
venait de se passer lors de l'heure écoulée, je n'ai su empêcher ce léger
rictus de me trahir. Laura était revenue auprès de l'homme d'affaires qui au
même instant se leva en lui tendant la main.
« Je te dois sûrement une autre danse ? » demanda
Laura.
Je suis resté muet. Avec une grande sensibilité et un
certain tact pour enrayer un esclandre, Gabrielle m'invita à la rejoindre sur
la piste de danse. Rarement avais-je été aussi proche d'une inconnue. Nous
sommes restés éloignés d'eux afin de ne pas interrompre leur jeu de séduction. Pour
ma part, j'avais décidé de me laisser aller : j'avais une femme magnifique
à mes côtés. Gabrielle pouvait sentir mon excitation.
En me mordillant l'oreille « « Tu ne veux pas
savoir ce que j'ai dit à Laura ? »
Bien évidemment que je voulais le savoir, mais il y a des
moments où il fait bien de ne pas se dévoiler, d'autant plus lorsque les
émotions entrent en jeu.
« Je lui ai dit que j'avais aucune gêne à ce qu'elle
aille plus loin avec mon homme. »
Quelle avait été sa réaction ? Bien entendu que je
mourrais d'envie de le savoir mais je restai fidèle à la posture que j'avais
décidé adopter.
« Puisque apparemment tu as perdu la parole, je ne vais
pas me gêner. Ta femme était surprise, puis elle m'a remerciée, m'a demandée de
ne rien te dire et de t'occuper, au cas où elle décide de le faire. »
Comment Laura pouvait-elle s'imaginer que je n'avais rien vu. Impossible de dire si j'étais déçu ou surpris. Gabrielle s'est rapprochée encore, si tant est que ce fût possible d'être plus proche encore.
Ma femme dansait avec un autre homme dans la même salle que
moi, avec en tête l'intention de s'offrir à lui, et elle pensait pouvoir garder
le secret ? Il lui murmurait quelque chose. C'était un oui que je lisais
sur son visage. Subitement ils ont quitté la pièce, sans même un regard en
arrière.
« Ils partent. » Je venais de briser le silence
des dernières minutes, tremblant d'excitation et d'incertitude.
« Tu la laisses faire ? »
Gabrielle a sûrement senti le mouvement dans mon pantalon.
« Je ne peux pas, dit-elle, mais il y a une différence
entre ne pas pouvoir et ne pas vouloir. »
Aucune idée de ce qu'il fallait répondre, je ne savais même
pas si mon excitation résultait du corps de Gabrielle pressé contre le mien ou
était dû au fait que Laura s'en aille avec un autre.
« Peut-être que si tu fais des affaires avec lui, il me
dira un jour de te baiser. Et tu veux savoir ? J'espère que vous ferez
affaire. »
J'avais l'esprit ailleurs, me posais des questions d'un tout
autre genre, je me demandais comment j'allais gérer les prochaines minutes.
Nous sommes finalement retournés à la table. J'étais nerveux et il n'y avait
certainement pas que moi qui le ressentais.
« Ne t'inquiète pas, elle reviendra à toi. Détends-toi.
Il ne la blessera pas. Laisse-lui apprécier et prends le plaisir qu'il y a à
prendre. »
Ses paroles ne m'ont pas fait me sentir mieux mais elles ont
confirmé que j'étais bel et bien déterminé à me laisser embarquer dans cette
expérience nouvelle.
« Combien de temps ? »
« Tu es nerveux, dis-moi, le temps qu'il faudra pour la
conquérir. Tôt ou tard il va revenir pour défiler avec son trophée. Il voudra
que tu saches qu'elle a aimé. Tout est question de son emprise sur vous deux.
Tu fais bien de rester liés à eux par la pensée. Tout est là-dedans. C'est
cérébral ce qui se passe. »
« Comment en suis-je arrivé-là ? » Je pensais
l'avoir pensé mais cela est sûrement sorti de ma bouche, je ne m'en souviens
plus vraiment.
« Parce qu'il est le mâle alpha. »
A première vue Gabrielle semblait naïve, mais plus elle se livrait,
plus je sentais le potentiel de cette femme, son intelligence, son recul, son
vécu. Puis elle s'est lancée dans une explication.
« Si Laura porte le collier à son retour, cela peut
être une longue nuit pour les deux, et pour nous aussi. Cela voudra dire
qu'elle est totalement conquise et qu'elle a accepté ses conditions ».
De quel genre de conditions parlait-elle ? Gabrielle
prit une gorgée de son champagne et me sourit. Elle appréciait la situation, je
pense même qu'elle en jouissait. Soudainement tout est devenu clair dans mon
esprit. Elle faisait partie intégrante du jeu, elle était complice des
conquêtes de son mari et jouait un rôle plus important que la situation ne le
laissait paraître. Elle me préparait à quelque chose. Je voulais maintenant
savoir. Quelles conditions ? Avais-je implicitement signé un contrat de
cession ? Qu'allait-il lui imposer ?
« Si Laura veut garder le collier, elle doit t'avouer,
décrire dans les moindres détails leur moment d'intimité, puis te poser la
question fatidique : elle te demandera de les rejoindre à l'étage pour le
regarder la baiser encore et encore. »
Ma tête tournait. Mais plus étrange encore j'ai dû me
retenir car je sentais que cela montait
« Sois sincère avec toi-même : est-ce que tu veux
qu'elle revienne avec le collier autour du cou ? »
Comment avouer des désirs que je
ne savais même pas nommer ?
« Si tu coopères, il peut aussi poser des conditions avantageuses
pour toi. Cela ne dépend que de toi. »
« Quel genre de conditions ? » La nervosité n'en finissait
plus de me tourmenter?
La suite la semaine prochaine.
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