Le blog de de la rencontre candauliste

Pour faire simple, l'humiliation érotique est une pratique basée sur l’abaissement consensuel qui produit une excitation sexuelle chez la personne soumise. Cette définition semble assez claire en apparence, mais elle est beaucoup trop superficielle pour satisfaire mon besoin d’une compréhension plus profonde du sujet, d’autant qu’il est question d’un sujet très complexe dans lequel s’imbrique de nombreux autres fétiches.

Après plusieurs années d’expériences sexuelles diverses, il était grand temps pour moi de prendre un peu de recul afin d’explorer la psychologie de l’humiliation érotique au travers de cette suite d’articles que je compte proposer à ce blog candauliste qui me paraît être l’endroit parfait pour parler avec des gens qui assument leurs désirs, qui comprennent le candaulisme, qui le pratiquent ou qui cherchent à en découvrir les effets sur le couple mais aussi sur leur propre personne.  

Je commence mon exploration de l'humiliation érotique avec plusieurs objectifs en tête. Le premier d’entre tous est de fournir une approche réfléchie de la psychologie qui se cache derrière l'humiliation érotique. Le second objectif est de comprendre pourquoi certaines personnes - y compris moi-même - apprécient cette pratique et l’associent à d’autres fétiches. Enfin, il s’agit pour moi d’explorer l'influence de l'humiliation érotique dans deux de mes tendances sexuelles préférées : le masochisme et le cuckolding.

Humiliation érotique et masochisme

L'humiliation érotique est considérée comme un dérivé de diverses paraphilies et qui peut exister et existe indépendamment des autres fétiches qui lui sont généralement rattachés, comme le masochisme, par exemple. Cependant, il est fort probable que notre prise de conscience de cette «spécificité » se fasse parfois par le biais du constat d'autres fétiches plus connus tels que la Domination et Soumission (D&S), le cuckolding et la Dominatrice, pour n'en nommer que quelques-uns. Il y a généralement un élément de soumission en jeu pour la personne humiliée, mais ce n'est pas toujours le cas. Par exemple, une personne peut apprécier l'humiliation érotique, mais ne pas aimer recevoir d'ordre dans d’autres domaines de la vie. De la même façon, une personne peut aimer être soumise, mais ne pas se plier à toutes les formes d'humiliation, qui par ailleurs sont nombreuses.

La plupart d'entre nous connaissons bien le masochisme (le «M» dans le BDSM), dont on dit qu'il provoque une libération et un plaisir profondément satisfaisant sur les plans émotionnels et/ou physiques à travers la douleur. L'humiliation érotique est une forme de masochisme et peut être psychologique et/ou physique. Lorsqu’elle est pratiquée verbalement, elle constitue une forme de masochisme psychologique. En un sens, c'est une fessée émotionnelle. Cette fessée émotionnelle est une sensation que je mentionne souvent dans mes discussions sur le candaulisme et que j’ai d’ailleurs déjà évoquée sur ce blog. Un homme pratiquant le cuckolding avec sa compagne, par exemple, peut expérimenter l’humiliation érotique en regardant sa partenaire satisfaite sexuellement par un autre homme, et cela l'excite.

Humiliation érotique - Origine psychologique

D'où peuvent venir les désirs masochistes d'humiliation érotique ou d'autres formes de douleur génératrices de plaisir sexuel ? Discuter de toutes les réponses possibles à cette question dépasserait un tant soit peu le cadre de cet article. De manière générale, les psychologues du comportement estiment que la plupart de nos comportements (sexuels et non sexuels) ont au moins des racines qui remontent à notre enfance et, peut-être, à des événements déclencheurs chez les jeunes adultes.

Le désir masochiste d'humiliation érotique pourrait découler de sentiments d'abandon, d'impuissance, d'insécurité, d'insuffisance, de rejet, de détachement, de vide, de culpabilité ou de honte. Même si nous pouvons identifier un ou plusieurs événements négatifs importants survenus dans l’enfance, cela ne veut pas dire que nous avons nécessairement sexualisé ce sentiment en le transférant dans un fétiche qui nous donne maintenant un sentiment de contrôle et qui nous procure du plaisir.

Si nous avons sexualisé ces sentiments, nous pouvons considérer de deux manières cette expérience négative. Nous pourrions tout d’abord y penser dans le contexte de réactions phobiques ou contre-phobiques. Par exemple, une personne qui se sentait impuissante dans son enfance peut devenir un maître afin de prendre le contrôle de ce sentiment d'impuissance. A l’inverse, une autre personne peut sexualiser ce sentiment d'impuissance et trouver l'excitation sexuelle en exploitant ce même sentiment d'impuissance. Cela procure également un sentiment de contrôle dans la mesure où nous embrassons notre peur et y trouvons du plaisir.

À l’adolescence, j’ai eu le cœur brisé par un chagrin d’amour. L’impact a peut-être été un peu plus intense que prévu sur le plan émotionnel à cause du décès de ma mère. Pour le moment, c’est à peu près tout ce que je veux décortiquer sur le sujet. Il me faut prendre un peu de recul avant de poursuivre l’exploration de ce fétiche. Si vous souhaitez en savoir plus sur les règles et les méthodes de l’humiliation érotique, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de cet article.