Parler d'ébahissement serait un euphémisme. Quand mon mari m'a
lancé le sujet du candaulisme en pleine figure, j'ai reçu un coup derrière la
tête. De mon point de vue, son annonce venait de nulle part. Or il m'a assuré
qu'il lui avait fallu des années pour m'en parler. Et dire que je pensais tout
savoir de mon mari. Ce fantasme, il le couvait depuis un long moment.
Avec un peu de recul, je me suis rendue compte qu'il lui
avait fallu beaucoup de courage et d'amour pour me confier un si lourd secret.
Je ne l'ai pas blâmé, d'autant qu'il tenait un discours très respectueux et
affectueux sur notre couple qu'il chérissait par-dessus tout. D'aucune façon il
ne voulait me quitter, ni n'envisageait d'aller voir ailleurs. Il s'agissait
d'autre chose, d'une chose inexplicable avec les mots de tous les jours.
J'ai pris un peu de temps, mais à force de peser le pour et
le contre, j'ai commencé à jouer avec l'idée de coucher avec quelqu'un d'autre.
Il y a cependant un grand écart entre fantasmer et franchir le pas. Je
craignais que la réalité nous fasse revenir de notre petit nuage de fantasmes,
car je l'avoue, je fantasmais et c'était bon. Sur le plan rationnel, cela
semblait être une mauvaise idée pour tant de raisons dont je vous épargnerai
aujourd'hui le listage. Une chose est sûre encore aujourd'hui, j'étais
totalement désintéressée de toute idée de l'humilier ou de le rabaisser. Mais
la graine qu'il avait semée en moi a fini par germer.
Nous avons parlé, parlé et encore parlé de ça. Je lui ai dit que si et seulement si la situation parfaite se présentait, alors nous pourrions nous lancer. Je l'ai formulé ainsi parce que je sentais que si je disais simplement « Je suis heureuse de jouer au pays des fantasmes, mais je ne le ferai jamais dans la vraie vie », cela aurait juste eu pour effet de tuer le fantasme. Et peut-être même le désir, voire pire, l'amour entre nous.
Nous avons cherché ensemble des explications sur l'origine
et les motivations de ce fantasme. Cette étape a eu du bon : j'ai pu
comprendre qu'il s'agissait pour lui d'un désir profond de me voir avoir un
orgasme depuis une position extérieure. Il a aussi dit ce qu'il aimerait qu'il
se passe, ce que je pourrais apprécier, des choses que selon lui je ne pourrais
pas vivre avec lui ou avec lui seul. Je ne lui ai pas dit pour ne pas le
blesser, mais il voyait juste. A force d'en parler, l'idée devenait de plus en
plus tentante. Enfin vint le sujet de ce que nous ne pourrions peut-être pas
gérer. Mon mari est un homme persuasif et c'est une qualité que j'aime chez
lui : il sait trouver les mots justes.
Je l'aime et la chose qui semblait l'exciter le plus était
son désir de me voir épanouie, de satisfaire mon désir sexuel. Mais ce qu'il
adorait par-dessus tout c'était de savoir que je reviendrai à lui par la suite,
ce que j'ai trouvé plutôt excitant. Il faut avoir une grande confiance en soi
pour dire à sa femme qu'elle peut découcher pour son plaisir.
J'ai fini par admettre que si je pouvais en avoir deux pour
une nuit, je sauterais absolument sur l'occasion. Eh bien, ce n'est pas tombé
dans l'oreille d'un sourd : il a trouvé un gars en ligne qui semblait très
aimable, un peu plus jeune que nous. Nous l'avons rencontré pour prendre un
café au milieu de la journée et je suis allé me ??promener avec lui dans le
parc où nous avons bavardé. Nous avons continué à envoyer des courriels et il y
a peut-être eu deux autres appels téléphoniques, puis nous nous sommes engagés
et avons réservé une chambre d'hôtel.
J'étais tellement nerveuse. Je pensais même que ma nervosité
allait tuer tout plaisir sexuel potentiel. J'avais l'impression d'aller chez le
dentiste ou à l'hôpital ou quelque chose comme ça. Mais le soir où nous avons
rencontré « S » dans un bar, nous avons pris un verre. Quelques pas de
danse et autres verres plus tard et j'ai soudain réalisé que je m'amusais
vraiment. J'étais redevenue une jeune
femme sauvage. Mon mari n'aime pas danser et « S » est un grand danseur,
et les danseurs je trouve cela sexy, vraiment sexy.
Nous nous sommes rendus dans notre chambre d'hôtel et dès
que la porte s'est refermée, j'ai tenu un tout petit discours que j'avais
prévu. J'ai bien dit que c'était la dernière chance pour tous de dire « merci
pour cette belle soirée, mais je pense qu'il est préférable que ce soit la fin ».
Le discours s'adressait à mon mari, mais je le pensais vraiment, je n'aurais
tout simplement pas pu m'amuser sexuellement si je m'inquiétais constamment de
savoir si cette chose si particulière qui allait arriver gênait mon mari. Qui
sait, peut-être que le passage à l'acte allait faire disparaître le fantasme et
faire apparaître de l'angoisse ou de la jalousie chez mon mari.
Mon mari m'a embrassée et a dit qu'il rêvait de ce moment
depuis des années et qu'il le voulait. Alors j'ai laissé « S »
déboutonner ma robe et embrasser mon dos et mon cou pendant que j'embrassais
mon mari. Nous avions aussitôt embarqué pour ce voyage fantastique, pour de
vrai cette fois-ci, et il n'y avait plus de retour possible?
La suite la semaine prochaine.
Nous utilisons les cookies afin de vous offrir une expérience optimale et une communication pertinente sur nos sites.
Nous veillons à obtenir votre consentement quant à l’usage de vos données et nous nous engageons à les respecter.
Pour plus d’infos sur vos données personnelles, consultez notre politique de confidentialité.
5 commentaires
Poster un commentaire