L'homme d'affaires se pencha vers Laura et lui chuchota à
l'oreille. Dans la foulée de ce petit mot soufflé à l'oreille elle se leva et
s'excusa auprès des autres invités attablés. Elle avait les joues un peu rouges
et l'air agitée. C'est à peine si elle regarda dans ma direction.
« Est-ce qu'elle porte de la lingerie sexy ? » demanda
Gabrielle.
J'étais encore une fois surpris par sa question. « Des
sous-vêtements rouges » ai-je confié hagard.
« Alors c'est ce qu'il attend d'elle pour la tester. »
Je regardais ma magnifique femme se frayer un chemin à
travers les allées séparant les tables. Qu'allait-il se passer ensuite ?
Je n'avais plus aucun contrôle sur la situation, si tant est que je ne l'aie
jamais eue ce soir-là. Gabrielle ressentait certainement ma tension. Un frisson
m'a parcouru quand sa main trouva mon entrejambe sous la table. Il fallait
rester calme, personne ne devait s'en rendre compte. Au même moment, sans
raison apparante, j'ai demandé pourquoi il ne se payait pas une escorte-girl
plutôt que de séduire les femmes des autres.
Gabrielle, qui me touchait encore la cuisse, me dit qu'il s'agissait de pouvoir et non d'argent. Pour lui, séduire la femme d'un autre homme et la baiser devant celui-ci était le coup de grâce ultime qui sublimait son emprise sur les autres. Je devais admettre que l'idée commençait à m'exciter aussi, d'autant que les doigts de Gabrielle gagnaient en précision.
J'ai sorti mon téléphone pour rédiger un texto à Laura qui
ne revenait toujours pas. Alors que j'allais l'expédier, elle revint à sa
place. Elle passa quelque chose sous la table à l'homme d'affaires. Il avait sa
culotte. Sa première victoire. Laura me regarda innocemment. En retour je lui
envoyai un sourire gêné.
La conversation reprit son cours autour de la table tandis
que deux autres enchères se succédèrent. Mais cette fois, il n'enchérit pas. Laura
était complètement absorbée dans la conversation qui ressemblait plutôt à un
monologue. Puis le bal fut annoncé. Laura me fit signe en tripotant le collier
qui ornait son cou qu'elle allait danser avec lui.
« Elle me doit bien cela » ajouta l'homme
d'affaires avec un énorme sourire narquois sur le visage.
Ils dansèrent intimement au milieu de la piste de danse. Son
corps se fondait dans celui de Laura qui posa sa tête sur sa poitrine. La
luminosité baissa et la soirée prit une ambiance romantique. Après trois
danses, ils retournèrent à table, à laquelle seuls Gabrielle et moi étaient encore
installés. Il avait son bras autour de sa taille. Elle souriait, gloussait. Ils
rapprochèrent leurs chaises des nôtres. Puis, à ma grande surprise, il entama
une conversation professionnelle avec moi, me demandant ce que je voulais
savoir sur son entreprise.
Alors que nous discutions de divers investissements et qu'il
partageait des informations sur ses entreprises, j'ai réalisé que Laura évitait
mon regard. Mais ce n'était pas par ennui. A en juger par la position du bras de
mon interlocuteur et par la façon dont elle se tenait, il était évident qu'il
se passait quelque chose sous la table. Puis cela me vint subitement à
l'esprit : après avoir testé Laura, c'était à mon tour.
Je poursuivis la conversation en le regardant droit dans les
yeux. Je le détestais pour son arrogance mais admirais son audace. Après
quelques instants, Gabrielle se leva, et de se mettre à masser les épaules de
son homme. Elle me regarda fixement en lui passant les doigts dans les cheveux.
Alors que Laura respirait de plus en plus fortement,
Gabrielle me fit un clin d'?il. Tout cela se passait tandis que la conversation
suivait son cours dans un flot d'hypocrisie que tout le monde flairait mais
taisait sciemment.
Mis à part un léger sourire, Laura ne me donna aucun indice
concret de ce qui se déroulait sous la table. Il y eut un blanc. La
satisfaction de l'homme d'affaires se lisait sur son visage. Il savait
maintenant que je savais. Apparemment j'avais réussi mon test. Il avait compris
que je ne les empêcherais pas.
« Tu viens » demanda Gabrielle à Laura.
Les femmes partirent en direction du couloir principal,
certainement pour se rafraîchir. Je m'attendais à ce que l'homme d'affaires me
confronte et me confie ses intentions. Au lieu de cela, il m'invita à le
rejoindre. Il me présenta plusieurs de ses riches connaissances sur d'autres
tables. Il vantait les mérites de ma femme « délicieuse ». Alors qu'il me
reconduisait à notre table, il posa sa main sur mon épaule.
« C'est bien que vous ayez une si belle femme. Laura sera un
atout précieux pour votre carrière dans les affaires. » Puis il se retourna et
me serra la main fermement, me fixant dans un regard entendu.
« Pensez-y, je pourrais être un collaborateur très
précieux. »
Avant que je puisse répondre, les femmes étaient de retour
dans la salle.
« Ne dîtes rien à Laura, laissez-lui les rênes ce
soir. »
« Je comprends », ai-je dit, ne sachant pas où cela
mènerait.
La suite la semaine prochaine?
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