Il n'est pas rare que de nombreuses personnes intéressées
par une aventure candauliste croient qu'il est suffisant, voire nécessaire, de
donner à leur femme la « permission » de faire ce qu'elle veut avec
d'autres gars. Certains hommes le font en encourageant leur femme à flirter
avec des gars qu'elle pourrait rencontrer lors d'une soirée entre filles. D'autres
glissent discrètement de la lingerie sexy ou des préservatifs avec une petite
permission dans la valise de leur femme lorsqu'elle part en voyage d'affaires
ou en week-end. D'autres essaient la voie plus directe en disant à leur femme qu'elle
pourrait découvrir de nouveaux plaisirs en prenant un amant, surtout si elle
n'a couché avec personne d'autre.
Je suis ici pour vous dire que donner à votre femme la «
permission » de coucher avec d'autres est au mieux inutile, au pire une erreur.
Voici pourquoi.
Pour commencer, au niveau le plus élémentaire, aucune femme
n'a jamais besoin de la permission de son partenaire pour faire quoi que ce
soit avec un autre homme. La vérité est que si une femme veut s'engager dans
une activité sexuelle avec quelqu'un d'autre que son partenaire principal, elle
le fera avec ou sans sa permission. Il suffit de voir les chiffres des
infidélités en France pour s'en convaincre (voir étude
sur l'infidélité en 2019).
Ensuite, la grande majorité des femmes (du moins celles qui
ont des systèmes de valeurs traditionnels) sont beaucoup plus susceptibles
d'associer à l'amour la possessivité et la jalousie que l'infidélité, même
souhaitée par l'homme. Dire à la plupart des femmes qu'elles ont la permission
de tromper (si tant est que l'on définisse le candaulisme comme une tromperie,
ce qui me parait absurde, mais bon?) les perturbera. Elles penseront que
quelque chose ne va pas avec vous, avec elles ou avec votre relation puisque
vous leur dites quelque chose qui va à l'encontre de la façon dont l'amour et
les relations sont « censées » être vécues.
Pour aggraver les choses, la façon dont la plupart des hommes essaient d'expliquer comment ou pourquoi ils donnent la permission ne fonctionne généralement pas. Ils finissent donc par s'enfoncer plus profondément dans le trou qu'ils ont commencé à creuser par inadvertance ou naïveté.
Outre le fait que la voie de la permission soit
fondamentalement critiquable sur le plan de l'éthique, elle est également inefficace
au niveau de la mise en ?uvre du fantasme. Par exemple, si votre femme sort
avec ses amies lors d'une soirée entre filles et que celles-ci ne sont pas un
groupe de libertines ou de femmes qui aiment se laisser aller aux plaisirs de
la chair, votre femme prendra probablement soin de s'assurer qu'elle ne fait
rien de ce que ses amies pourraient interpréter comme un comportement
« anormal » ou bizarre, pour rester poli. Cela signifie que la toute
dernière chose qu'elle voudra probablement faire - si elle donne de la valeur à
l'image que ses amies ont d'elle - est de ternir cette image en agissant comme
quelqu'un qui n'apprécie pas suffisamment son mari pour ne pas franchir les
frontières et flirter avec un gars au hasard.
On pourrait tout aussi bien écarter l'idée que mettre des
préservatifs dans la valise de votre femme pendant qu'elle part en voyage
d'affaires est une bonne idée, mais je nous épargne cette digression.
A vrai dire, il est plus utile de se demander comment et
pourquoi quelqu'un peut penser qu'octroyer une autorisation donnera réellement
de bons résultats.
La réponse est simple : nous laissons nos désirs individuels
dicter le récit que nous nous racontons sur la façon dont les événements se
dérouleront ou ne se dérouleront pas. Ce que je veux dire par là, c'est ce que
nos désirs et nos objectifs prennent le pas sur nos processus de pensée et nous
convainquent que ce que nous voulons voir arriver se produira réellement.
Remarque : ce n'est pas mauvais en soi, cela fait partie de ce qui donne
au désir son pouvoir motivationnel sur nous. Cependant cela devient néfaste
quand nous le laissons influencer nos faits et gestes sans maîtrise aucune.
Voici la dure réalité : les scénarios stéréotypés d'une
femme qui obtient le numéro de quelqu'un qu'elle rencontre lors d'une soirée
entre filles, ou d'une femme qui couche avec un inconnu qu'elle rencontre
devant ses collègues lors d'un voyage d'affaires, ou d'une femme sexuellement
inexpérimentée être submergée par son désir d'autres bites, etc., voilà des
choses douteuses voire fictives, du moins pour les novices. Ce sont en effet
des choses qui sont au mieux faites par des couples déjà expérimentés dans le
style de vie et non pas des couples aspirant à une première expérience
candauliste. Il y a là une différence importante.
Les scénarios où le fait de donner la permission à votre
femme l'amène à décider d'être coquine ne sont presque toujours que des
fantasmes, et c'est probablement tout ce qu'ils demeureront, du reste jusqu'à
ce que vous viviez ouvertement le candaulisme en couple. Or, dans ce cas, vous
n'aurez plus besoin de donner la permission, sauf si cela est l'objet de votre
fantasme commun.
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